Alban Landré
Alix Levain (CNRS/AMURE) et Céline Granjou (LESSEM/INRAE)
CIFRE Conservatoire du littoral
Créé en 1975, le Conservatoire du littoral occupe une place originale au sein des différents acteurs et instruments de protection et de conservation de la nature en France. Il a pour mission la constitution et la mise à disposition d’un patrimoine à la fois foncier, visuel et naturel pour le public. Au long de son existence, le Conservatoire du littoral produit et s’approprie de nouvelles connaissances naturalistes pour guider ses actions de conservation, sur un périmètre d’intervention qui s’étend et intègre progressivement davantage de terres cultivées. Dans ce contexte, l’agriculture semble émerger comme un moyen de gestion à part entière et plus uniquement comme un auxiliaire des objectifs paysagers et écologiques de l’établissement. Ces deux logiques de justification de l’agriculture comme moyen de gestion, l’écologie et le paysage, coexistent et s’entremêlent au Conservatoire, non sans occasionner des débats parmi les agents de l’établissement et au sein du Conseil scientifique de l’établissement. C’est notamment le cas à partir de 2015, depuis que le Conservatoire intervient sur le pourtour de certaines baies dites « algues vertes » de Bretagne pour acquérir des parcelles et tenter de réorienter les pratiques agricoles qui y prennent place dans le sens d’une plus forte écologisation. La thèse étudiera à la fois la place de l’agriculture au Conservatoire du littoral comme moyen de gestion et les conséquences agricoles, technico-scientifiques et stratégiques des expérimentations agricoles dans les baies algues vertes. Pour ce faire, elle mobilisera la sociologie des connaissances et la sociologie pragmatique des transformations. L’enquête se déroulera au sein du Conservatoire et auprès des différentes parties prenantes des expérimentations dans les baies, à commencer par les agriculteurs eux-mêmes.
Début de thèse : 01/10/2021
Sociologie