Audrey Bruneau, LER/PC, Aline Gangnery, LER/N, Valérie Delorez, LER/LR - UMR MARBEC, Rémi Mongruel, UMR AMURE - Ifremer Brest
National
Ifremer
Début du projet
01/03/2020
Fin du projet
01/03/2021
Contexte
Les écosystèmes côtiers fournissent un large éventail de services à la société (aquaculture, pêche, production d’énergie renouvelable, tourisme, activités récréatives, patrimonialisation, …). Ces activités interagissent avec l’environnement dont la qualité peut être menacée à plus ou moins long terme, en particulier dans un contexte de changement global (Newton et al., 2014, Lavorel et al., 2015). La prise de conscience de la vulnérabilité des écosystèmes côtiers a conduit depuis plusieurs années à les protéger par des réglementations et des mesures de gestion visant leur conservation voire leur restauration (e.g. DCE, Natura 2000). La conchyliculture représente un usage traditionnel à forts enjeux socio-économiques pour certains écosystèmes côtiers français. Ainsi, la Baie des Veys (Normandie), les Pertuis Charentais (Nouvelle Aquitaine) et la lagune de Thau (Occitanie) sont des bassins de premier plan de trois régions qui fournissent plus de 60 % de la production ostréicole nationale (Agreste Primeur, 2014).
Depuis les années 1970 et l’implantation de l’huître creuse (Crassostrea gigas), l’ostréiculture française a connu d’importants bouleversements techniques, économiques et politiques qui ont conduit à réviser les compromis de gestion, contrastés selon les régions. Les trois écosystèmes concernés par l’étude sont soumis à des problématiques différentes ; Ainsi, le secteur ostréicole de la Baie des Veys connait des mortalités « anormalement » élevées d’huîtres adultes en lien avec les apports d’eau douce, et des périodes d’eutrophisation du milieu (échouages de macroalgues). Dans le Bassin de Marennes-Oléron, la gestion des apports en eau douce est source d’un conflit d’usage entre agriculture et conchyliculture depuis des décennies. L’hydrologie évolue en lien avec le réchauffement climatique, et les mortalités d’huîtres et de moules sont plus importantes ces dernières années. Enfin, la lagune de Thau est concernée par des crises sanitaires répétées en lien avec l’activité anthropique du bassin versant. Aujourd’hui, le retour progressif vers un bon état écologique de la lagune s’accompagne d’un processus d’oligotrophisation qui pourrait affecter la productivité de la lagune et l’activité ostréicole (recrutement, croissance et qualité des mollusques cultivés).
Objectifs
Dans ce contexte, le projet RETROSCOPE a comme principal objectif de comparer les trajectoires socio-écosystémiques des trois bassins à vocation conchylicole depuis plusieurs décennies (1970-2018). Il vise une analyse interdisciplinaire associant sciences du vivant et sciences humaines et sociales permettant de mieux comprendre les processus en jeu et les choix de gestion des sociétés littorales. La problématique du projet est posée en spécifiant la place des Sciences Humaines et Sociales (SHS). En effet la vulnérabilité des écosystèmes, ou plus exactement leur résilience, n’est pas uniquement « expliquée » par les analyses écologiques, mais également par la capacité de l’écosystème à fournir durablement des services à la société (Folke et al. 2004). Le service écosystémique (Schröter et al. 2014) sera abordé par trois questions transversales aux sites d’étude : (i) Comment caractériser l’évolution de l’état d’un écosystème et sa capacité à fournir des services écosystémiques ? (ii) Comment caractériser l’évolution des demandes sociales vis-à-vis de ces services ? (iii) Comment repérer les changements de régime, changement d’état à partir de diagnostics sur l’état des écosystèmes et sur les bouquets de services ?
Les objectifs seront donc :
- De réaliser des analyses rétrospectives des processus en jeu dans l’évolution des relations entre société et écosystèmes marins
- De tirer de ces analyses des enseignements concernant les capacités d’adaptation et de résilience face aux changements
Acteurs et partenaires
Le projet RETROSCOPE est principalement coordonné par quatre équipes de l’Ifremer : les Laboratoires Environnement et Ressources de Normandie (LER/N), des Pertuis Charentais (LER/PC), du Languedoc-Roussillon (LER/LR-MARBEC) et le laboratoire AMURE.
Par ailleurs, des services transversaux d’Ifremer : (i) le service Valorisation de l’Information pour la Gestion Intégrée Et la Surveillance (VIGIES), (ii) le Service Archives et Patrimoine Intellectuel (SAPI), (iii) la Direction de la Communication (DCOM) (pôles Médiation-Evénementiel et Audiovisuel), contribuent également au projet RETROSCOPE. De très nombreux acteurs locaux, des trois régions concernées par le projet, sont également sollicités et mobilisés, en Sciences humaines et sociales et en Ecologie.
Organisation du projet
Le projet se décline selon 3 axes et sur trois années : 2020-2022 ; L’axe E est celui de l’analyse écologique (2020-2021), le S est celui de l’analyse des Sciences humaines et Sociales (2020-2021) et le T est celui de la synthèse des deux premiers axes, pour une prise en compte intégrée dans le projet (2020-2022) (figure ci-dessous).
Membres du Laboratoire
Collaborateurs
- Les Laboratoires Ifremer Environnement et Ressources de Normandie (LER/N), des Pertuis Charentais (LER/PC), du Languedoc-Roussillon (LER/LR-MARBEC)
- Par ailleurs, des services transversaux d’Ifremer : (i) le service Valorisation de l’Information pour la Gestion Intégrée Et la Surveillance (VIGIES), (ii) le Service Archives et Patrimoine Intellectuel (SAPI), (iii) la Direction de la Communication (DCOM) (pôles Médiation-Evénementiel et Audiovisuel), contribuent également au projet RETROSCOPE. De très nombreux acteurs locaux, des trois régions concernées par le projet, sont également sollicités et mobilisés, en Sciences humaines et sociales et en Ecologie (voir figure ci-dessous).