En France, l’analyse de l’utilisation des eaux marines repose sur une description, à l’échelle nationale et des façades maritimes, de 23 secteurs d’activité ayant une interaction (d’impact et/ou de dépendance) avec le milieu marin. Pour chaque secteur, trois indicateurs sont renseignés pour la période de 2016 – 2020, 2019 servant de référence commune : le nombre d’emplois, le chiffre d’affaires (valeur de la production) et la valeur ajoutée (chiffre d’affaires diminué des consommations intermédiaires). Des indicateurs complémentaires (socio-économiques et/ou physiques) sont également utilisés pour décrire certains secteurs en lien avec des problématiques spécifiques.
Périmètre de l’analyse et spécificités des activités considérées
L’analyse porte sur 18 secteurs qui relèvent de l’économie maritime, auxquels s’ajoutent 5 secteurs non maritimes ayant une interaction forte avec le milieu marin. Les indicateurs de chiffre d’affaires, valeur ajoutée et emploi sont renseignés en fonction des données disponibles à l’échelle nationale et des façades maritimes.
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Chiffres clés de l’économie maritime
En 2019, l’économie maritime française génère une valeur ajoutée de 32 283 millions d’euros, soit 1,3% du PIB français, et plus de 400 000 emplois, soit 1,3% de la population active.
Le tourisme littoral est le premier secteur de l’économie maritime française en 2019. Il représente environ 40 % des emplois et de la valeur ajoutée maritimes (soit 12 643 millions d’euros). En matière d’emploi, il devance le secteur public et celui des produits de la mer. En termes de valeur ajoutée, il précède les activités parapétrolières et paragazières offshore et le secteur public.
Le secteur public, dont les effectifs sont très majoritairement dans la marine nationale (72% de l’emploi maritime public), représente près de 13 % de l’économie maritime, à la fois par la valeur ajoutée et l’emploi (soit 4 milliards d’euros).
Le secteur des produits de la mer – 10 % de l’emploi maritime et 7,7 % de la valeur ajoutée (soit 2,4 milliards d’euros) – se décompose comme suit : 1,5% pour la pêche professionnelle en termes d’emplois (1,7% de la valeur ajoutée), 2,3% pour l’aquaculture marine en termes d’emplois (1,3% de la valeur ajoutée) et 6,2% pour la commercialisation et la transformation des produits de la mer en termes d’emplois (4,7% de valeur ajoutée).
Le secteur parapétrolier et paragazier offshore, aux effectifs relativement modestes (5,6 % des emplois), a pour particularité de représenter une part importante de la valeur ajoutée maritime (17,7%, soit 5,7 milliards d’euros), bien que cette activité soit essentiellement réalisée en dehors des eaux françaises.
Les secteurs du transport maritime et des activités portuaires, de la construction navale et de la plaisance et des sports nautiques, sont de taille assez similaire (environ 8 % de l’emploi maritime par secteur et près de 10% de la valeur ajoutée pour les deux premiers cités).
D’autres secteurs de taille plus modeste contribuent également à l’économie maritime. Ils sont regroupés au sein de la catégorie « Autres secteurs marchands » : travaux publics maritimes, câbles sous-marins, extraction de granulats et sel marin.
Valeur ajoutée
La valeur ajoutée correspond à la valeur de la production diminuée des consommations intermédiaires.
La valeur ajoutée de l’économie maritime est de 32 283 millions d’euros. Le tourisme littoral y contribue pour près de 40 %.
Total de la valeur ajoutée de l’économie maritime : 32 283 M€
(1) Hors retombées économiques associées aux touristes pratiquant la pêche de loisir
(2) Action de l’État en mer, défense, formation maritime, recherche publique, protection de l’environnement marin
(3) Services financiers maritimes inclus
(4) Pêche professionnelle, aquaculture, commercialisation et transformation des produits de la mer
(5) Travaux publics maritimes, câbles sous-marins, extraction des matériaux marins, sel marin
Source : DEMF 2021 et AES 2024.
Emploi
L’économie maritime compte 402 143 emplois mesurés en équivalent-temps plein (ETP). Le tourisme littoral y contribue à hauteur de 41 %.
Total des emplois : 402 143 ETP
(1) Hors retombées économiques associées aux touristes pratiquant la pêche de loisir
(2) Action de l’État en mer, défense, formation maritime, recherche publique, protection de l’environnement marin
(3) Pêche professionnelle, aquaculture, commercialisation et transformation des produits de la mer
(4) Services financiers maritimes inclus
(5) Construction de bateaux de plaisance exclue. Emploi exprimé en nombre de salariés
(6) Unités de production électrique implantées en mer (EMR) et dans l’espace littoral
(7) Travaux publics maritimes, câbles sous-marins, extraction des matériaux marins, sel marin
Source : DEMF 2021 et AES 2024.
Chiffre d’affaires
Le chiffre d’affaires correspond à la valeur de la production marchande ou non marchande.
Le chiffre d’affaires de l’économie maritime s’élève à 96 214 millions d’euros. Le tourisme littoral y contribue à hauteur de 28 %.
Chiffre d’affaires total : 96 214 millions d’euros
(1) Hors consommations de biens et de services des touristes pratiquant la pêche de loisir
(2) Services financiers maritimes inclus
(3) Pêche professionnelle, aquaculture, commercialisation et transformation des produits de la mer
(4) Construction de bateaux de plaisance exclue
(5) Travaux publics maritimes, câbles sous-marins, extraction des matériaux marins, sel marin
Source : DEMF 2021 et AES 2024.
Artificialisation
Autre source de pression sur le milieu marin, l’artificialisation des littoraux résulte de l’urbanisation et de l’expansion des infrastructures, sous l’influence de la dynamique démographique et du développement économique. En effet, attractif et riche en ressources, le littoral est souvent aménagé, occupé et exploité au détriment des équilibres naturels et socio-économiques.
En 2016, les communes littorales de France métropolitaine accueillent 10 % de la population française répartie sur 4 % du territoire métropolitain.
Avec une densité moyenne de 265 hab/km² en 2016, les communes littorales étaient deux fois plus densément peuplées que le reste des communes métropolitaines.
Le rythme de l’artificialisation en zone littorale a diminué depuis 2000 mais s’avère plus important dans la bande rétro-littorale (entre 5 et 10 km).
Entre 2012 et 2018, l’artificialisation est réalisée au détriment des terres agricoles (surtout après 500 m) qui ont régressé d’environ 4 000 ha et des forêts et milieux semi-naturels (surtout avant 500 m) qui ont diminué de 870 ha à moins de 10 km de la mer.
Spécificités des façades
Seules les connaissances relatives à l’emploi maritime, pour les secteurs d’activités suffisamment renseignés, sont représentées par façade, faute de données territorialisées sur le chiffre d’affaires et la valeur ajoutée pour l’ensemble des secteurs.
Les totaux des différentes façades par secteur d’activité ne sont pas nécessairement égaux aux totaux nationaux correspondants car les retombées économiques afférentes sont aussi pour partie produites en dehors des façades maritimes (entre autres exemples : tourisme littoral, produits de la mer, transport maritime et ports, etc.).
Sur toutes les façades maritimes, le tourisme littoral est le secteur de l’économie maritime qui produit le plus d’emplois. Cette spécialisation touristique est croissante du Nord au Sud. 28% de l’emploi du tourisme littoral est situé en dehors des communes littorales. Pour l’ensemble des autres secteurs pour lesquels des données locales sont disponibles, 14 % de l’emploi maritime se trouve en dehors des départements littoraux.
(1) Hors consommations de biens et de services des touristes pratiquant la pêche de loisir
(2) Pêche professionnelle, aquaculture, commercialisation et transformation des produits de la mer
(3) Construction de bateaux de plaisance exclue
(4) Travaux publics maritimes, câbles sous-marins, extraction des matériaux marins, sel marin.
(5) Énergies marines renouvelables uniquement
Source : DEMF 2021 et AES 2024.
La différence entre le nombre d’emploi au niveau national et au niveau façade s’explique par plusieurs raisons : absence de données au niveau façade pour un certains nombre de secteurs (dont le secteur public), les emplois ne sont pas tous localisés en façade ; méthodologies et sources de données différentes entre l’échelle nationale et l’échelle façade.
Les emplois du secteur du transport maritime et activités portuaires n’intègrent pas les emplois liés aux services financiers maritimes. Les secteurs non renseignés sont les services financiers maritimes dans transport maritime et ports, la production électrique dans l’espace littoral, le secteur parapétrolier et paragazier, les autres services marchands et le secteur public.
Façade Manche Est – Mer du Nord
La façade Manche Est – Mer du Nord est celle qui contribue le plus faiblement à l’emploi maritime en France métropolitaine (12,5 % de l’emploi national). Elle est la deuxième façade pour les Énergies Marines Renouvelables (37 % du total national), pour le transport maritimes et activités portuaires (28 %) et pour les produits de la mer (21 %). Le nombre d’emplois dans le secteur de l’aquaculture est à un niveau quasi-identique (36 %) à la façade Nord Atlantique – Manche Ouest qui occupe la première position.
Outre le tourisme littoral (31,5 % des emplois de la façade), son économie maritime est principalement tournée vers :
- le secteur du transport maritime et des activités portuaires en raison de la présence de trois grands ports maritimes (Dunkerque, Le Havre, Rouen) et du port de Calais (25 %) ;
- le secteur des produits de la mer (22 %) ;
- et dans une moindre mesure, la construction navale et les énergies marines renouvelables (EMR).
Bien que les effectifs soient modestes, cette façade occupe par ailleurs la première place en France pour les emplois liés à l’extraction de granulats marins.
Total des emplois : 38 756 ETP
(1) Hors consommations de biens et de services des touristes pratiquant la pêche de loisir
(2) Pêche professionnelle, aquaculture, commercialisation et transformation des produits de la mer
(3) Construction de bateaux de plaisance exclue
(4) Travaux publics maritimes, câbles sous-marins, extraction des matériaux marins, sel marin.
(5) Énergies marines renouvelables uniquement
Source : DEMF 2021 et AES 2024.
Façade Nord Atlantique – Manche Ouest
La façade Nord Atlantique – Manche Ouest est la deuxième façade, après la Méditerranée, qui contribue le plus fortement à l’emploi maritime en France métropolitaine (22 %). Elle est la première façade pour la construction navale (40 % du total de l’emploi national), les énergies marines renouvelables (38 %), les produits de la mer (34,5 %).
Outre le tourisme littoral (37 % de l’emploi de la façade), son économie maritime est principalement tournée vers :
- le secteur des produits de la mer (21 % des emplois maritimes de la façade Nord Atlantique – Manche Ouest) ;
- la construction navale (19 % des emplois maritimes de cette façade) ;
- et dans une moindre mesure, les secteurs de la plaisance et des sports nautiques (11 %) et du transport maritime et des activités portuaires (9,5 %).
Bien que les effectifs soient modestes, cette façade occupe par ailleurs la première place en France pour les emplois liés à la recherche publique.
Total des emplois : 66 991 ETP
(1) Hors consommations de biens et de services des touristes pratiquant la pêche de loisir
(2) Pêche professionnelle, aquaculture, commercialisation et transformation des produits de la mer
(3) Construction de bateaux de plaisance exclue
(4) Travaux publics maritimes, câbles sous-marins, extraction des matériaux marins, sel marin.
(5) Énergies marines renouvelables uniquement
Source : DEMF 2021 et AES 2024.
Façade Sud Atlantique
La façade Sud Atlantique est la troisième façade en termes d’emploi maritime national (14 % du total de l’emploi national). Elle est la deuxième façade en termes d’emplois liés au tourisme littoral (15 % du total national) et la troisième façade pour les produits de la mer (20 %). Le nombre d’emplois dans le secteur de l’aquaculture est à un niveau quasi-identique (36 %) à la façade Nord Atlantique – Manche Ouest qui occupe la première position.
Au sein de la façade, outre le tourisme littoral (58 % des emplois maritimes de cette façade) et les produits de la mer (19 %), l’économie maritime est tournée vers :
- le secteur de la plaisance et des sports nautiques (11 %) ;
- la construction navale (8 %) ;
- et dans une moindre mesure, le secteur du transport maritime et des activités portuaires (4 %).
Total des emplois : 42 513 ETP
(1) Hors retombées économiques associées aux touristes pratiquant la pêche de loisir
(2) Pêche professionnelle, aquaculture, commercialisation et transformation des produits de la mer
(3) Construction de bateaux de plaisance exclue. Emploi exprimé en nombre de salariés
(4) Hors services financiers maritimes
Source : DEMF 2021 et AES 2024.
Façade Méditerranée
La façade Méditerranée est la première façade en termes d’emploi maritime national (30,5 % du total de l’emploi national). Elle est de loin la première façade en termes d’emplois liés à la plaisance et aux sports nautiques (42 % du total national) et au tourisme littoral (35 %). Elle est également la première pour le transport maritime (34 %). Elle occupe par ailleurs la deuxième position pour les emplois dans les secteurs de la construction navale (23 %).
Au sein de la façade, outre le tourisme littoral (61 % des emplois maritimes de cette façade), l’économie maritime est tournée vers :
- le secteur de la plaisance et des sports nautiques (14 %) ;
- le transport maritime et activités portuaires (12 %) ;
- la construction navale (8 %) ;
- et dans une moindre mesure, le secteur des produits de la mer (4 %).
Total des emplois : 94 578 ETP
(1) Hors retombées économiques associées aux touristes pratiquant la pêche de loisir
(2) Pêche professionnelle, aquaculture, commercialisation et transformation des produits de la mer
(3) Construction de bateaux de plaisance exclue. Emploi exprimé en nombre de salariés
(4) Hors services financiers maritimes
(5) Energies marines renouvelables uniquement
Source : DEMF 2021 et AES 2024.
Interactions entre les activités et le milieu marin
Les interactions entre les activités et le milieu marin sont multiples. En particulier, les activités peuvent générer des pressions sur le milieu marin (modification du milieu, pollutions, surexploitation, changement climatique, espèces non-indigènes…) et conduire à des impacts sur les espèces et habitats. La matrice suivante vise à rendre compte, de manière lisible et synthétique, de ces interactions. Elle permet de mieux faire le lien entre les livrables du volet AES et celui du BEE dans les Stratégies de façades maritimes (SFM). Le texte de la cellule précise la relation de pression et/ou d’impact potentiels entre l’activité (en entrée de ligne) et le descripteur (en entrée de colonne). Une case vide indique une absence – a priori – de relation. Cette matrice a été construite sur la base de la bibliographie existante et de dires d’experts. Elle ne prend pas en compte les relations de dépendance des activités vis-à-vis du bon fonctionnement du milieu marin. Se référer aux rapports scientifiques pour en savoir plus.
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Rapports scientifiques :
Citation :
Infographies DCSMM cycle 3, 2024, AMURE, UBO, Ifremer, OFB, Cerema.