Offre de stage niveau Master 2

« Contribution à l’histoire environnementale d’un socio-écosystème côtier
vulnérable : enquête ethno-historique sur la transformation des rapports à l’activité
conchylicole en baie des Veys (Manche) »

Contexte

Le projet RETROSCOPE repose sur une approche comparée des trajectoires d’évolution de trois socioécosystèmes
à vocation conchylicole (l’étang de Thau, le bassin de Marennes-Oléron et la baie des Veys) sur
plusieurs décennies (1970-2018). Il vise à construire un cadre d’analyse interdisciplinaire permettant de mieux
comprendre quels processus dynamiques et interactifs sont en jeu, quels choix de gestion sont privilégiés par
les sociétés littorales et au final quels sont les déterminants écologiques et sociaux des basculements entre états.

Située à la limite de la Presqu’île du Cotentin et du pays du Bessin, la Baie des Veys est un écosystème
remarquable reconnu par plusieurs statuts de protection (site ZNIEFF 1, zone RAMSAR), et le lieu d’activités
de pêche, de chasse, de transport maritime. Une activité conchylicole s’y est développée à partir des années
1960. Le secteur ostréicole de la Baie des Veys subit régulièrement des mortalités d’individus adultes de C.
gigas, exceptionnelles par leur fréquence et leur ampleur et qui trouvent en partie leur origine dans la
variation des apports d’eau douce (Gangnery et al., soumis). Cette problématique a motivé la mise en place
de mesures d’aménagement du Domaine Public Maritime (DPM), ainsi que d’expérimentations visant à
restaurer la continuité écologique. Par ailleurs, et malgré une nette amélioration de l’état écologique des eaux
de la Baie au cours des deux dernières décennies au regard de l’eutrophisation, des échouages de
macroalgues sont régulièrement observés atteignant jusqu’à 7 000 t. par an (Lemesle et al., 2015), et
s’avèrent porteurs de nuisances pour les exploitants du DPM comme pour les activités récréatives et touristiques.

Objectifs et missions principales

L’objectif du stage est, sur le site de la baie des Veys et au profit de l’ensemble du projet, de contribuer à
l’élaboration et de mettre à l’épreuve une méthode d’enquête ethno-historique à même de caractériser
finement, sur la période 1970-2019, l’expérience vécue des transformations touchant le socio-écosystème de
la baie des Veys, l’évolution des sensibilités vis-à-vis des différentes composantes et de l’état écologique de
celui-ci, ainsi que la transformation des rapports à l’activité conchylicole qui s’y déroule (groupes sociaux
impliqués, intensité du débat public, cadrages successifs, place dans les processus de patrimonialisation).
Pour ce faire, le-la stagiaire réalisera une analyse bibliographique et une enquête de terrain de 2 mois alliant
observations, entretiens semi-dirigés et collecte d’archives privées et publiques. Il s’appuiera également sur
les travaux d’économie institutionnelle réalisés sur le site en 2019 dans le cadre de RETROSCOPE en vue de
caractériser les demandes sociales pour les services écosystémiques de la Baie en fonction de son état
écologique (Rivallin, 2019).

Activités

Les entretiens seront réalisés auprès des professionnels de la pêche et de la conchyliculture, de gestionnaires,
d’usagers, d’associations, de riverains. La méthodologie d’observation sera définie en concertation avec les
encadrants à l’occasion d’une visite de terrain en début de stage.
Le corpus d’archives sera constitué d’archives publiques (délibérations des communes riveraines sur la
période de référence), de littérature grise (rapports, expertises scientifiques) et de documents collectés
auprès des personnes interrogées, qui seront analysés dans une perspective ethno-historique (Levain, 2019).
Les résultats seront présentés sous forme d’un rapport de recherche qui, outre la restitution des résultats de
l’enquête de terrain, proposera une périodisation dynamique prenant en compte la diversité des expériences
et des regards sur le socio-écosystème étudié et mettra l’accent sur la formalisation de la méthodologie et les
conditions de sa transposition sur d’autres sites.

Moyens mis à disposition du stagiaire :

– Base de données bibliographique constituée : documents de gestion, publication, textes réglementaires
– Ordinateur et prise en charge des frais de déplacements et d’hébergement pour le travail de terrain.
Diplôme : Master 2 en sciences de l’environnement, incluant une formation et/ou une expérience d’enquête
qualitative de terrain et des milieux littoraux et marins.
Lieu du stage : Brest (Institut Universitaire Européen de la Mer), UMR AMURE ; et Station IFREMER de Porten-
Bessin. Permis B indispensable.
Durée du stage : 6 mois
Indemnités : 600 Euros par mois + frais de mission pour le travail de terrain

Date limite de candidature : 12 décembre 2019

Contact :
Alix Levain, UMR AMURE, CNRS – Plouzané / alix.levain@univ-brest.fr/ tél : 02 90 91 56 25
Rémi Mongruel, UMR AMURE, Ifremer-Brest / Remi.Mongruel@ifremer.fr / tél : 02 90 91 56 38