Séminaire UMR 6308 AMURE

Par Mickaëlla LE MEUR, Docteure en Sciences sociales et politiques orientation Anthropologie, AMC – Laboratoire d’Anthropologie des Mondes Contemporains, Université Libre de Bruxelles (Be), Chercheuse correspondante au CNE – Centre Norbert Elias, EHESS Marseille, Carnet de Techniques & Culture : tc.hypotheses.org, Livre : Le mythe du recyclage – Premier Parallèle 2021

Des plasti-cités aux villes aquatiques : Une anthropologie politique des matières urbaines (Viêt Nam – France)
Mon intervention propose de mettre en résonance mes recherches de doctorat en anthropologie sur les déchets et le recyclage des plastiques au Viêt Nam, avec les enquêtes que je mène depuis 2019 dans la ville de Marseille, afin de présenter des lignes de recherche sur les enjeux écologiques touchant particulièrement les villes côtières, dans un contexte de dérèglements globaux. En présentant différentes situations d’enquête en France et au Viêt  Nam, je mènerai une analyse réflexive de mes terrains ethnographiques dans lesquels les matières urbaines – notamment les déchets et l’eau, mais aussi les murs et les sols de la ville – prennent une place prépondérante. En tant que « matières politiques » (Braun & Whatemore 2010), elles cristallisent des problèmes publics et engagent des acteurs multiples dans l’élaboration de politiques se déployant à différentes échelles. Il s’agira alors de discuter de l’articulation ou de la conflictualité entre les acteurs émergents de l’action publique (collectifs de riverains, associations, mouvements sociaux) et les acteurs institutionnels traditionnels, dans le gouvernement des êtres et des choses de la ville. Enfin, j’ouvrirai mon propos sur les enjeux de la comparaison en anthropologie, à travers l’idée d’une symétrisation de terrains d’enquête proches et éloignés.